♦ Sauve qui peut ! ♦

Sauve qui peut !
…ou comment gérer un groupe de Dardagnans enragés

(c) afairyland & shimbi
Il ne suffit pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens.
Charles-Ferdinand Ramuz

La journée avait pourtant bien commencé.

Yuki s’était réveillée de bonne humeur, il faisait beau et elle n’avait pas oublié de racheter son café adoré. Exceptionnellement, elle n’avait pas eu à éviter le Caninos un peu trop affectueux du voisin, celui qui lui bondissait toujours dessus pour lui léchouiller le visage à chaque fois que la jeune fille mettait un pied dehors. Pour couronner le tout, à peine arrivée à son boulot, sa patronne lui avait confié un petit reportage. Bon, ce n’était pas le scoop qui ferait la une du journal mais pour une apprentie comme elle cela représentait déjà un bon début. Heureuse, Yuki avait rapidement accroché son appareil photo autour de son cou, prête à se rendre à Ecorcia.

L’asiatique ne se souciait pas plus que ça de devoir traverser le Bois aux Chênes. Ce n’était rien de plus qu’une forêt. Certes, il faisait sombre et les arbres étaient immenses mais cela restaient des bouts de bois coiffés de feuilles. Totalement confiante, elle s’était mise à rêvasser, imaginant déjà son nom au bas de son premier article : la première étape avant de devenir une journaliste célèbre ! Au bout d’un quart d’heure, la jeune fille s’était même mise à prendre des photos, souhaitant garder un souvenir de l’ambiance mystérieuse et calme qui régnait dans ce bois. D’ailleurs, les rayons du soleil qui perçaient de temps en temps au milieu du feuillage donneraient un air presque magique à ses clichés. Quand aux étranges bestioles qui peuplaient les lieux, on lui avait bien répété depuis son arrivée dans ce monde qu’ils n’y avaient rien à craindre. Yuki pouvait encore entendre la voix de l’infirmière qui s’était occupée d’elle chantonner : « Les Pokémons sont gentils. Les Pokémons sont nos amis… »

Tout était parfait. Il y avait juste un léger, mais vraiment léger détail qui la dérangeait.

Parce qu’en ce moment, elle aurait bien aimé que la si gentille infirmière aux paroles mièvres soit là. Juste pour le plaisir de la voir se figer et devenir toute blanche. Comme ça, elles auraient fait deux jolies statues.
Parce qu’ou avait beau balancer à tout bout de champs que les Pokémons sont tout mignons, tout doux, l’essaim de Dardagnans qui lui faisait face n’avait pas vraiment l’air de vouloir des câlins. En même temps, comment Yuki aurait pu deviner que les flashs de son appareil photo allaient les énerver ? Non, premièrement, comment elle aurait pu deviner qu’ils étaient là ? C’est qu’elles se cachaient ses horribles guêpes géantes !

Maudissant l’infirmière et ses conseils guimauves, sa patronne et ses reportages bidon, tous les insectes bourdonnants du monde, Yuki restait planté là, complètement tétanisée, une vingtaine de Dardagnans la fixant avec un regard de psychopathe. Cette aventure ressemblait méchamment à un film d’action, sauf que le héros arrivait toujours à garder son calme et puis, détail non négligeable, il était la plupart du temps armé d’un fusil. On inspire, on expire, ne cessait de se répéter la jeune fille.

Et puis zut. Yuki n’était pas une héroïne de film et elle était encore moins équipée d’un fusil.
Alors elle fit tout ce qui lui restait à faire.
Elle se mit à courir.

**DRESSEUR** • *I wanna be a hero.*

Cela ne faisait pas très longtemps qu'Akane était à Johto mais y étant venue lorsqu'elle était plus jeune, elle connaissait quelques villes dont Ecorcia. Une amie de sa mère qui y habitait lui avait proposé de passer la nuit chez elle pour changer des sacs de couchage et des tentes labourieusement montées. Après avoir refusé par politesse mais aussi un peu par fierté, son Togépi s'était mis à s'agiter furieusement dans ses bras lui signifiant que lui voulait bien rester ici et que pour une fois il ne voulait pas dormir dehors. Il était certes petit mais il pouvait également se montrer très hargneux. La jeune dresseuse fut contrainte d'accepter.
La nuit s'était très bien déroulée et depuis longtemps Akane put enfin dormir confortablement. Quel bonheur d'avoir un bon lit chaud ! Elle avait même eu droit à un petit déjeuner chaud, ce qu'elle pouvait rarement s'autoriser. Bref après cela elle ne pouvait qu'être d'excellente humeur. Dès qu'elle eut finit de prendre son petit-déjeuner et qu'elle fut habillée, elle prit congé de ses hôtes, consciente qu'elle avait bien trop profité d'eux et après les avoir sincèrement remercié, elle reprit sa route. Et aujourd'hui, c'était entrainement intensif pour tout le monde ! Il fallait bien qu'elle gagne quelques badges pour être prise avec sérieux dans le monde du dressage. Nidorina devait encore améliorer sa confiance en elle, Miaouss devait mieux contrôler sa harge et Tropius devait apprendre à plus réfléchir avec sa tête plutôt qu'avec son estomac. Elle se dirigea alors vers le bois aux chênes après avoir eu l'accord de ses Pokémons. Peut-être même qu'elle aurait la chance de voir le Pokémon légendaire qui habitait les environs, mais elle ne se faisait pas trop d'illusions : elle n'avait pas assez de chance pour ça. Elle n'en avait même pas du tout, si ce n'est d'avoir Lucario dans son équipe qui l'aidait énormément et la protégeait dès qu'il le pouvait.

Akane ▬ Bon alors Miaouss tu vas ... Miaouss ? T'es où encore ?
Miaouss ▬ Mia mia miaouss !
Akane ▬ Où est-ce que tu étais ?

Miaouss se contenta de hausser les épaules et de cacher ses mains dans son dos. Ce qui bien évidemment attira la curiosité d'Akane. Elle s'approcha alors de son Pokémon et regarda dans son dos. Miaouss se retourna, l'air agacé. C'était pas vrai ! C'était des pièces d'or, des pokédollar plus particulièrement ! Ca y'est, ses élans de cleptomanie avaient repris le dessus ...

Akane ▬ Miaouss ! Tu vas me faire le plaisir de rendre ces pièces aux gens que tu as volé !
Miaouss ▬ Miaouss ...
Akane ▬ Non, tu vas leur rendre, et plus vite que ça !

Miaouss n'était visiblement pas content, mais au moins il retourna vers la ville où il disparut au détour d'une rue. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça, et quand elle avait voulu le capturer il lui avait d'ailleurs d'abord volé son collier en or. Depuis qu'elle l'avait dans son équipe, elle le retrouvait toujours avec de l'or dans la main. C'était infernal, et encore, ces temps-ci il s'était légérement calmé. Mais ses vieilles habitudes mettaient toujours Akane dans un tel embarras ...
Elle secoua la tête et reprit son chemin lorsque Miaouss la rejoignit sans rien dans les mains cette fois-ci. Une fois dans le bois, elle guetta la présence d'autres Pokémons mais tout était calme. Elle ne rencontra aucun Pokémon ... Bizarre. Elle continua néanmoins sa route lorsqu'elle entendit un bourdonnement. Intriguée, elle fit un pas dans la direction du bruit lorsqu'elle vit au loin une personne, une jeune-fille, qui semblait courir vers elle. Akane plissa les yeux pour comprendre ce qu'il lui prenait de courir comme ça. C'est alors qu'elle les vit. Des Dardagnans. Pas un, pas deux, mais des dizaines ! Et ils semblaient poursuivre la pauvre fille. Presque instinctivement, elle se tourna vers Lucario qui comprit tout de suite où elle voulait en venir. Et oui, c'était plus fort qu'elle, elle devait aider les gens. Ces humains qui l'avaient tant fait souffrir. Lucario s'élança alors dans les airs d'un saut et attérit derrière la fille prise en chasse. Celle-ci dépassa alors Akane mais ne s'arrêta même pas.
Trois Dardagnans furent mis en pièce par Lucario mais ils étaient beaucoup trop nombreux pour qu'il les affrontent seul. Elle prit alors la Pokéball de Tropius et lorsqu'il se matérialisa, elle lui dit d'aller aider Lucario. Mais celui-ci s'envola et disparut derrière les arbres. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Elle lui hurla alors de revenir mais rien à faire. Elle regarda alors Miaouss mais celui-ci s'était déjà mis à courir. De même que Nidorina et Okéoké tirait sur le pantalon de sa dresseuse pour lui dire de faire la même chose.

Akane ▬ LUCARIOO ! REVIENS !!

Ils étaient beaucoup trop nombreux. Jamais Lucario, aussi puissant soit-il, ne pourrait tous les battre. Et lorsqu'elle s'assura qu'il revenait, elle se mit à courir à son tour.

Les arbres défilaient à toute vitesse devant les yeux noirs de la jeune fille qui miraculeusement n’avait pas encore trébuché sur une pierre ou une racine. Elle aurait voulu crier, appeler à l’aide, mais sa voix restait bloquée dans sa gorge. Désespérée, Yuki priait pour sortir enfin de ce bois mais celui-ci ne semblait pas avoir de fin, pas plus que le bourdonnement incessant des Dardagnans la pourchassant. Sa poitrine commençait à lui faire mal, ses pas ralentissaient de plus en plus et alors qu’elle se maudissait de n’avoir jamais été sportive, la photographe aperçut au loin une silhouette. Elle se mit à courir de toutes ses forces dans sa direction, baissant la tête au moment où le Pokémon de la dresseuse bondissait derrière elle. Instinctivement, sa main agrippa la pokéball qui contenait son Otaria. Yuki se mordit vivement la lèvre, elle aurait dû penser plus tôt à le laisser sortir pour l’aider, avant de se raviser : les Dardagnans étaient beaucoup trop nombreux et elle n’avait jamais apprit à se battre. Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, la jeune asiatique vit le Lucario vaincre habilement son troisième Dardagnans, puis elle reporta son attention sur la dresseuse. Celle-ci n’était plus qu’à quelques mètres d’elle. Yuki ouvrit la bouche, désirant la prévenir, lui dire de fuir, mais son souffle était trop court et elle ne put que lui passer devant sans s’arrêter.

Une vive douleur dans sa poitrine lui fit crisper ses doigts autour de son tee-shirt. Sa respiration devenait de plus en plus saccadée. Autour d’elle, la forêt commençait à tanguer avant de devenir loue. Sous sa main, son cœur ne faisait que s’accélérer.

« Et merde ! » réussit à murmurer Yuki à bout de souffle avant de tomber, s’éraflant les mains et le genou. Nerveusement, la jeune journaliste farfouilla dans son sac afin d’en extirper des médicaments. Elle avait été stupide, très, très stupide de courir comme ça, aussi vite. Elle aurait du prévoir que son insuffisance cardiaque allait finir par se manifester.

« LUCARIOO ! REVIENS !! »

Yuki releva la tête pour apercevoir la propriétaire du Pokémon le rappeler et se mettre à fuir à son tour. Rapidement, elle avala deux cachets puis se remit debout. Quand la dresseuse arriva à son niveau, elle la suivit bien que la douleur dans sa poitrine persistait. Qu’aurait-elle pu faire d’autre ? L’essaim de Dardagnans toujours à leur poursuite, les deux jeunes filles couraient désespérément. Tentant tant bien que mal de garder son équilibre au milieu de tous ces arbres qui continuaient de tanguer, Yuki réfléchissait : il n’y avait qu’une solution. Elles devaient absolument trouver une cachette pour avoir une chance d’échapper à ces énormes guêpes en furie. Agitant frénétiquement sa tête de droite à gauche, la photographe sentit un sourire étirer ses lèvres lorsqu’elle finit par voir la forme d’une cabane envahie par le lierre et la mousse se découper au milieu des chênes. Priant de toutes ses forces pour qu’elle ne soit pas verrouillée, Yuki attrapa le bras de la dresseuse. Sa main se posa sur la poignée de la porte qui par chance s’ouvrit. Précipitamment, elles rentrèrent dans la maison abandonnée. Yuki se laissa immédiatement glissée contre le mur en bois, des points noirs commençant à danser devant ses yeux.

**DRESSEUR** • *I wanna be a hero.*

Lorsque Lucario revint vers sa dresseuse, il avait mis K.O trois Dardagnans de plus. Mais malgré ces pokémons enragés en moins, il en restait encore des dizaines et des dizaines. Comment cette fille avait pu énerver autant de Dardagnans à la fois ? Et surtout, pourquoi avait-il fallu que ce soit des Dardagnans justement ! L'une des espèces qu'Akane le plus dans ce monde. Ils avaient la fâcheuse manie de s'énerver pour un rien et de charger jusqu'à ce qu'ils se soient calmés. Et un Pokémon avec trois dards pouvait faire beaucoup de dégâts ... Elle s'était donc mise à courir, mais elle constata très vite que les petites jambes de Okéoké ne le transportaient pas assez rapidement. Elle le rappela alors dans sa Pokéball pour prendre plus d'avance. Lucario avait quand même fait du bon travail, il les avait bien ralentis. Ils étaient maintenant à quelques centaines de mètres de la jeune dresseuse. Elle avait le temps de courir et de se trouver une planque histoire de ne pas goûter à leurs dards.
Très vite, elle arriva à la hauteur de l'autre fille qui était tombée juste avant qu'Akane ait rappelé Lucario. Elle allait l'aider à se relever mais celle-ci le fit toute seule et se remit à courir. Sa gorge commença à s'assécher tandis qu'elle courrait comme une dératée. La fatigue commençait à se faire ressentir dans ses muscles, mais la peur de se faire rattraper par les Dardagnans ne lui donnait envie de s'arrêter pour rien au monde. Les sentir presque dans son dos lui donnait l'adrénaline nécessaire pour courir comme elle ne l'avait jamais fait. Lucario sauta dans les airs et attérit juste derrière elle, comme si il voulait la prendre dans ses bras si jamais elle défaillait. Akane jeta un coup d'oeil à la jeune-fille qu'elle venait de dépasser. Elle semblait souffrir sous l'effort et elle eut de la peine pour elle, mais ça, elle ne le dira jamais à voix haute. Elle n'allait pas l'aider, mais elle ralentit légérement pour la garder dans son champs de vision, au cas où ...
Mais contrairement à la jeune-fille, elle ne cherchait pas un endroit où se planquer, elle n'arrivait pas à réfléchir et pouvait courir comme ça encore longtemps. Cette dernière sembla avoir trouver quelque chose puisqu'elle lui attrapa le bras et l'entraina vers ... une espèce de cabane recouverte par de la végétation ! Génial ! Pourvu qu'elle ne soit pas fermée à clé ... mais voilà que la fille arriva à l'ouvrir ! Sauvée ! Elles entrèrent alors précipitament et refermèrent la porte d'un coup sec. Akane s'adossa contre le mur et reprit son souffle à coup de grandes respirations. Elle laissa Togépi se dégourdir un peu les jambes, le pauvre, elle l'avait serré très fort dans ses bras durant la course. Lucario s'assit au sol avec Miaouss et Nidorina pour reprendre leur souffle eux aussi.

Akane ▬ Sauvés ! S'en était moins une ...
Togépi ▬ Togé Togépiiiii !

Des sortes de martélements se firent entendre contre les murs, mais les Dardagnans ne pouvaient entrer, la cabane semblait solide. Akane laissa alors son regard dériver sur la jeune-fille qui semblait ma au point. Elle ne savait pas trop comment l'aborder, elle n'avait plus l'habitude de parler aux gens ...

Sa tête lui faisait horriblement mal. Yuki avait l’impression que la pièce tanguait, à l’image d’un bateau perdu en pleine tempête. Les mains posées bien à plat sur le sol, comme pour se raccrocher à une bouée de sauvetage, elle respirait profondément, tentant de calmer les battements frénétiques de son cœur qui menaçait de bondir de sa poitrine à tout moment. Elle ferma les yeux, ses pensées se dirigèrent vers les coups qui faisaient trembler le mur sur lequel elle s’était appuyée, les comptants, mesurant leur intensité, cherchant à évaluer le nombre de Dardagnans qui étaient encore dehors. La jeune fille devait se concentrer sur autre chose. Il ne fallait surtout pas penser à son front brûlant, son visage pâle, à l’étau qui enserrait douloureusement son cœur. Ne pas imaginer les ambulances, les cris des médecins, l’odeur d’antiseptique, les brancards, les perfusions et tout ce qui suivaient les crises trop graves. Ne pas laisser la peur et l’angoisse l’envahir, se contenter de respirer profondément. Inspire. Expire. Tout va s’arranger.

Ses épaules se relâchèrent légèrement, sa respiration se fit moins douloureuse. Yuki rouvrit lentement les yeux comprenant que les médicaments commençaient enfin à faire effet, et croisa le regard de la dresseuse assise en face qui ne savait apparemment pas comment réagir. La photographe tourna la tête, mal à l’aise d’avoir montré sa faiblesse devant une inconnue, préférant s’intéresser aux Pokémons allongés dans la cabane, exténués eux aussi. Elle savait parfaitement ce qui allait se passer. Dès qu’elle faisait une crise en public, la jeune fille faisait face à l’indifférence de certains ou, dans le pire des cas, à la pitié des autres. Leur ton doucereux, leur regard gentil, la main sur l’épaule qui se veut rassurante, leurs paroles réconfortantes et leur classique sourire hypocrite. Yuki détestait tout cela. Elle n’était pas une petite chose fragile et n’avait besoin qu’on s’occupe d’elle. Surtout pas ces personnes qui faisaient mine de s’inquiéter pour se donner bonne consciente, pour finir par retourner tranquillement à leur train-train quotidien une fois sa crise passée.

Yuki observa ses mains aux jointures blanches qui n’avaient pas quitter le plancher. Elle sera et desserra les poings, dégourdissant ses doigts qui étaient restés crispés trop longtemps. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’elles s’étaient réfugiées dans cette cabane ? Depuis combien de temps s’était-elle ridiculisée devant l’autre jeune fille ? Yuki passa une main dans ses cheveux désordonnés, pris une profonde inspiration et planta à nouveau son regard dans celui de la dresseuse. Elle détailla en silence son visage, ses cheveux noirs et ses yeux en amande comme si elle cherchait à juger son adversaire, et lui adressa un gentil sourire. Son éternel faux sourire qui semblait pourtant si vrai que la jeune fille avait travaillé durant des années. Celui qui lui servait à mentir, amadouer, manipuler, rassurer. Celui qui disait « je vais bien ne t’inquiète pas » et qui éloignait les curieux.

« On a eu chaud, pas vrai ? »

Voilà, c’est ça. Plaisante, montre-toi amicale, fait comme si rien ne s’était passé. Une routine pour Yuki. Les deux jeunes filles allaient sympathiser, la dresseuse allait la remercier, les Dardagnans retourner dans leur nid, chacune repartirait de son côté. Et si on lui posait quand même des questions dérangeantes, la journaliste improviserait, comme d’habitude. Après tout, mentir était une des ses spécialités. Tu vois, tout va bien, tout est sous contrôle, se répétait-elle.

« Je m’appelle Yuki, ravie de faire ta connaissance ! »